La sécurité des données de santé
Bonjour à tous !
Aujourd’hui j’aborde un élément essentiel de notre nouvelle vie d’infirmière connectée : La sécurité des données de santé que nous créons, utilisons, partageons durant la prise en charge de nos patients.
Fini le dossier de soin papier lu par n’importe quel visiteur du patient, et qui s’égare ou qui sert de sous-tasse au café du matin !
Le suivi quotidien de nos soins, la tension élevée de Monsieur Marcel, ou la glycémie un peu basse de Madame Jeanne sont des données de santé. Et ces données doivent être stockées et protégées, ou être partagées entre soignants (de profession identique ou différente) de manière sécurisée.
Je vous invite aujourd’hui à faire un petit tour dans le monde très technique de la sécurité des données de santé.
Qu’est ce qu’une donnée de santé ?
Petit retour en arrière, en mai 2018, la France mettait en application le RGPD (Règlement Européen Général sur la Protection des Données).
Ce règlement a pour but de protéger tous les citoyens européens, de la captation et utilisation abusive de nos données personnelles circulant sur Internet, qu’elles soient civiles, sociales ou médicales.
En tant que professionnels de santé utilisant des outils informatiques dans notre activité professionnelle, nous sommes donc également concernés et nous devons garantir à nos patients la protection de leurs données de santé.
Un Serveur HDS, qu’est ce que c’est?
Le monde de l’informatique échange désormais la plupart des données via Internet. Les données sont véhiculées et stockées dans des serveurs, sortes de gros placards à disques durs à grosse capacité de mémoire.
Parmi ceux-ci, les serveurs HDS (pour Hébergeur de Données de Santé) ont vocation à stocker les données “ultra-sensibles” de santé.
Ces serveurs sont soumis à une certification officielle HDS (ou HADS pour Hébergeur Agréé de Données de Santé), garantissant la sécurité et la protection des données stockées.
Par exemple, Simply Vitale utilise le serveur HADS Medisynchro pour le partage des données entre collègues.
La prochaine version de Simply permettra également de sauvegarder en ligne ses données sur le serveur HADS Medisauv.
L’ANS, pilote du virage numérique vers la e-santé
L’ANS, Agence du Numérique en Santé (ancienne ASIP-santé) est l’institution en charge de la plupart des projets du numérique de santé.
Elle détermine les règles communes à respecter dans le cadre de l’accélération du numérique en santé.
L’ANS est donc un interlocuteur incontournable pour tous les éditeurs de logiciels de santé à qui elle donne les normes à suivre en matière, par exemple, d’identification des patients (INS pour Identité Nationale de Santé), des professionnels de santé (RPPS ou ADELI), de sécurité, ou d’échanges sécurisés de données (DMP, MSS).
Ce sont également ses services qui délivrent les CPS, ou qui alimentent l’annuaire de santé.
La sécurité des données de santé, un sujet à l’ordre du jour dans le Segur de la Santé
La crise du covid a boosté la dématérialisation complète dans les échanges entre soignants sur le terrain mais aussi entre soignants et institutions publiques en charge de la crise sanitaire.
Téléconsultation, e-prescription, déclarations Si-Dep, durant la dernière année, le besoin d’ échanges de données de santé s’est accéléré et amplifié.
Le Segur de la Santé, dont les premières règles s’appliqueront chez les médecins en 2022, met notamment en avant la santé 100% numérique.
Aujourd’hui l’avenant 9 des médecins a été ratifié au JO. On peut y lire notamment :
“ …Les outils numériques constituent un des moyens pour faciliter la coordination entre les professionnels de santé, développer des innovations thérapeutiques et organisationnelles, mais aussi positionner les citoyens comme des acteurs de leur santé…Elle doit être cohérente et s’intégrer dans la pratique quotidienne des professionnels de santé pour améliorer leur cadre de travail et dans la vie quotidienne des usagers du système de santé…
Elle doit garantir la sécurisation des données transmises (confidentialité, protection des données personnelles)”.
Serons-nous impactés par le SEGUR de la santé?
Oui, bien sûr ! Les infirmiers libéraux seront en première ligne lorsque les médecins demanderont l’envoi de documents ou de suivis aux normes sécurisées édictées par l’ANS, que les e-prescriptions transiteront par messagerie sécurisée, que les téléconsultations deviendront l’usage commun pour pallier la désertification médicale.
Même si les infirmiers ne sont pas concernés dans un premier temps, à terme (horizon 2023), ce sont tous les professionnels de santé qui seront impactés par les décisions qui sont prises en ce moment.
Demain s’est invité plus tôt que prévu, grâce (ou à cause? ) de la crise du Covid-19.
Notre profession saura-t-elle aborder ce nouveau virage vers la e-santé, nous qui avons toujours répondu présent pour garantir l’accès aux soins pour tous ?
L’avenir nous le dira, et les prochaines négociations à ce sujet seront essentielles pour l’avenir de notre mode de fonctionnement quotidien.
Le futur de l’infirmier libéral : Technicien de santé… numérique?
La santé numérique entre peu à peu dans notre univers de soignant.
Notre responsabilité est engagée, en tant que créateur et utilisateur de données de santé “sensibles” de nos patients. Nous devons nous assurer que leur sécurité est bien garantie dans les outils informatiques que nous utilisons chaque jour.
Simply Vitale mène ce challenge dès aujourd’hui, vers ces futures pratiques technologiques de la santé. Partage sécurisé de données, sauvegardes sécurisées, suivi numérique des patients et des soins, Dossier Médical Partagé, coordination en MSP, INS, RPPS, autant de mots et de fonctions que votre logiciel préféré intègre et intégrera en préparant les certifications et labellisations fournies par l’ANS.
N’hésitons plus, plongeons dès à présent dans le monde de la santé numérique de demain.
A bientôt pour d’autres décryptages de la santé numérique !
D’ici là, sachons rester Zen… et informés.
Lilou